Episode 3
9 min 28 s
Sur la porte de chambre de Shion vous verrez marqué "
Sion" en romaji* à la place de
Shion. Sur l'interprétation des idéogrammes** du nom, les deux sont vrais. Nous avons suivi l'interprétation officielle qui donne "Shion" comme celle utilisée.
13 min 53
Nous le savons tous, le Japon est terre de respect et de savoir vivre (du moins traditionnellement). Dans toutes les disciplines de compétition, quelles soient physiques ou intellectuelles, il est de mise de souhaiter "
bonne chance" à son adversaire au début de la rencontre. Le shôgi n'échappe pas à cette règle. Cela n'empêchera pas le match d'être impitoyable, mais il le sera dans le respect de l'autre. De même, à la fin, le joueur vaincu reconnaîtra sa défaite et félicitera le vainqueur.
Furigoma
Nous revenons dans ce troisième épisode sur le
furigoma déjà évoqué dans l'introduction. Il sert à définir au début du match qui commencera la partie et donc quel camp il aura. La règle de base est la suivante : le joueur le plus gradé va jeter en l'air
cinq pièces du jeu. Quand elles retombent, si
moins de trois d'entre elles affichent leur
face promue, c'est le lanceur qui commencera avec les
Noirs et le
Roi. Dans le cas ou il y en aurait au moins trois, ce sera son adversaire.
Néanmoins, il y a des règles tacites liées à la tradition.
La politesse voudra que l'on laisse le Roi à un joueur
plus âgé. De même, si la différence de niveau est conséquente (ou pour un jeune joueur en apprentissage), le joueur le plus gradé, outre le handicap, laissera aussi le Roi au joueur plus faible.
Le
furigoma terminé, les joueurs placeront alors Roi et Général de Jade à leur place (camp Noir et Blanc (Sente et Gote)). Après les salutations d'usage, le match peut commencer.
* Romajinom donné au Japon à notre écriture occidentale. Elle est de plus en plus utilisée dans la vie de tous les jours notamment pour retranscrire phonétiquement les idéogrammes en langage occidental.
** IdéogrammesAu Japon, il y a trois catégories d'idéogrammes, utilisés différemment suivant le cas, mais complémentaires.
1) Les Kanji :
Le kanji est un idéogramme d'origine chinoise. Il est composé de traits et de points. Celui-ci pouvant en comporter plus de vingt ! C'est historiquement l'écriture de base en Chine et au Japon (et quelques pays asiatiques), sa grande difficulté étant que chaque idéogramme représente une chose ou un concept. Là ou nous nous contentons de 26 lettres pour écrire, les écoliers doivent retenir
1945 kanji ! (nombre retenu par le Ministère de l'Education nippon comme étant celui des kanji courants dans la littérature japonaise) appelés
Jōyō kanji. Autre difficulté, c'est leur prononciation. Dans un premier temps, on a la prononciation chinoise (
on-yomi) utilisée pour une combinaison de kanji et la prononciation japonaise (
kun-yomi) utilisée pour nommer un kanji ou quand il est seul (règle générale non exhaustive). Donc, si on épelle les kanji d'un mot, on va avoir une prononciation différente que si on lit le mot dans son entier.
Pour information, un dictionnaire chinois a répertorié près de
80000 kanji différents, toutes variantes confondues. Un ordinateur japonais lui pourra en comporter jusqu'à 11436 différents. Bon apprentissage
2) Les Hiragana :Les hiragana sont eux typiquement japonais et constituent un des deux syllabaires de cette langue, c'est-à-dire que ce sont les caractères de base. Ils sont beaucoup plus simples à apprendre et à écrire (rapidement bien sûr, rien n'est simple quand on parle d'idéogrammes) dans la vie courante, car ils sont composés de forme courbes plus fluides et simples. Utilisés pour tous les mots ou noms d'origine purement japonaise, terminaisons grammaticales ou particules. Ils n'expriment pas comme les kanji une chose ou un concept.
3) Les Katakana :Les katakana sont utilisés pour nommer des choses d'origine étrangère ou des onomatopées. Leur écriture est plus anguleuse. C'est le deuxième syllabaire japonais.
L'écriture entre Hiragana et Katakana, quoique différente, peut donner une prononciation similaire. Nana en hiragana s'écrira
なな alors qu'en katakana ce sera
ナナ. Deux écritures mais même prononciation.
Katakana et
Hiragana font partie de la famille des
Kana (idéogrammes purement japonais au contraire des kanji d'origine chinoise et répandus dans de nombreux pays asiatiques).
Les Furigana :
Pour corser un peu le tout (ou pour le simplifier selon certains ...) on peux utiliser des
furigana. Alors qu'est-ce donc que cette bête-là ? Dans certains livres japonais, pour la jeunesse, d'apprentissage, des mangas ou pour l'administration avoir la bonne lecture d'un nom de famille par exemple, on trouve des
kana écrits en "exposant" à côté d'un kanji. Ils servent alors à définir le bon sens d'interprétation d'un kanji quand c'est un caractère dit "difficile". Comme expliqué précédemment, un kanji peut avoir plusieurs sens selon l'époque du texte ou sa complexité, donc pour éviter les contresens fâcheux, à l'aide d'un kana placé en exposant, le lecteur ne pourra pas se tromper. Voici un exemple ci-dessous où les kanji sont en noir et les furigana en rouge. Dans le cas d'un texte écrit à la verticale, les furigana seront placés à la droite du kanji.
かん じ漢 字Néanmoins , un texte classique en japonais est un entremêlement de ces trois écritures
donc
GAMBATTE ! (bon courage)
Les liens
* Petit site sympa
Kanjimart* Un autre permettant de composer en kanji ou kana (ainsi que d'autre alphabets spéciaux)
lexilogos* Liste des 1945 Kanji à connaître pour un japonais moyen (sortie du secondaire), les
Jōyō kanji. Ce deuxième
lien, grâce à un applet, vous permettra de connaitre le sens de chacun. Glissez votre pointeur sur le kanji pour afficher l'info, en anglais malheureusement, mais la traduction sera plus aisée.
à bientôt pour le 4ème épisode